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Transmettre Calme et Sérénité aux Chevaux

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Comment vais-je lui transmettre autre chose que mon stress ? La dernière fois qu’elle est tombée, elle est restée près d’une heure à tenter de se remettre sur pieds au point que l’herbe autour d’elle était brûlée. Le choc d’apercevoir la masse de son corps remuer dans le noir m’avait coupé les jambes. Après plusieurs appels à l’aide demeurés sans réponse à mes voisins les plus proches un tsunami d’impuissance m’avait achevée.

Sans réfléchir une notification venait de sonner sur mon portable dans la nuit et j’ai appelé la personne qui me l’envoyait. Une amie. A 1000km de là qui ne m’était d’aucun secours immédiat. Puis mon portable s’est éteint… plus de batteries… Et je me suis mise à pleurer sur moi-même à côté de son corps épuisé de ses nombreuses tentatives à se relever.

Ma jument de 32 ans, handicapée par une vertèbre cassée et deux AVC en deux ans, lançait désespérément son encolure dans les airs. Elle essayait de trouver un appui sur un coude, puis une jambe et retombait sur le manque d’équilibre de cette posture difficile. Au passage, elle manquait de m’écraser. Et je l’évitais au milieu de mes sanglots.

De mes appels tous azimuts, des amis voisins sont arrivés et j’ai pu récupérer un peu de mes esprits. J’ai été chercher un cheval pour qu’il nous aide à la mettre debout. Ce qui fut fait en deux secondes. Elle s’est ébrouée, et a pris le chemin de l’écurie comme si de rien n’était. Alors que de mon côté, j’essayais tant bien que mal de calmer les dégâts des apogées de stress que j’avais atteint.

Ecouter les signes


J’ai beaucoup réfléchi à cet épisode en me rendant compte que j’avais finalement été totalement inutile. Comment vais-je lui transmettre ma volonté d’être là vraiment pour elle la prochaine fois? J’avais été de mauvaise compagnie à perdre les pédales. J’avais augmenté son stress dans ses tentatives de se mettre debout. Je pleurais comme une madeleine figée dans un stress de paralysie alors qu’elle pédalait dans le vide dans un stress de fuite.

Je n’étais pas très fière de moi. Mes appels dans le vide m’avait replongé dans un sentiment d’impuissance déjà vécu. Je m’étais laissée débordée par le stress comme si tout ce que je connaissais, enseignais, développais étaient restés lettre morte cette nuit-là. Toutes mes connaissances balayées d’un coup par une tempête d’interprétations paléo-limbiques de mon cerveau ou l’impuissance me clouait au sol. Comment vais-je lui transmettre la sérénité sans perdre mes moyens la prochaine fois?

Comme si un petit farceur m’avait entendu, j’ai été mise à l’épreuve quelques temps plus tard. Et comme le petit Poucet le petit farceur m’a laissé des indices.

En effet deux semaines plus tard, je la vois par terre. Je suis prise de nausées et très courageusement je ferme les yeux et m’entends dire “oooh noon”. Mon corps est envahit d’un coup des molécules de stress que je connais bien. Le temps de me retourner, de rouvrir les yeux et elle était sur ses pieds! Très à l’aise à s’ébrouer dans un nuage de poussières. Comment a-t-elle fait ? Comment vais-je lui transmettre que j’ai envie de la féliciter? Aucune idée. Mon stress est redescendu très vite. Le fait qu’elle sache se relever seule m’a fait me rendre compte qu’elle avait encore bien des ressources.

Premier petit indice du petit farceur!

Respirer


Deux jours plus tard, je la retrouve affalée en prairie et cette fois incapable de se relever seule. A nouveau mon propre corps s’emballe et mon réflexe est de téléphoner. Comment vais-je lui transmettre que je peux l’aider? Au moment où je prends mon portable, l’application de mon respirelax se met en route ! Je reçois ce message de plein fouet sur l’écran qui s’allume : R-E-S-P-I-R-E ! Et mon téléphone s’éteint. Plus de batterie.

Deuxième indice du petit farceur!

Respirer va faire redescendre mon stress, respirer va me donner accès à l’écoute et l’empathie, respirer va permettre les gestes qui sauvent… et surtout respirer me fait éclater de rire! … j’attrape un licol, je me dirige vers le cheval qui l’a aidé la dernière fois à se lever pour qu’il m’aide. S’il lui a suffit de lui souffler sur les fesses, il peut faire ça une seconde fois. Il m’accompagne d’un bon pas, ralenti à son niveau. Il la regarde… et passe son chemin ! Je suis interloquée!

Je respire et je me dis qu’il sait … et moi aussi je sais que je peux l’aider.

Elle est appuyée sur un coude et attends. Avec des gestes précis et des mots d’apaisement, je lui passe le licol. Elle étends ses antérieurs:

– Go Lily ! Tu peux y arriver !

Elle donne un coup de rein, se relève et au moment où elle part en arrière je fais contrepoids en toute légèreté. Je l’accompagne dans sa marche arrière lui laissant trouver son point de bascule jusqu’à ce qu’elle soit droite ce qui lui permet de trouver son équilibre sur ses quatre sabots. Elle s’ébroue, fait quelques pas en avant, et se remet à manger. Je lui enlève son licol en la félicitant. Cette capacité à revenir à ce qu’elle faisait la seconde d’avant est époustouflante!

Ressentir avant d’agir

Je vous raconte cette petite histoire pour souligner à quel point la respiration et les ressentis sont nos alliés dans les situations qui semblent difficiles à gérer.

J’ai littéralement épuisé ma jument la première fois quand j’ai écouté ma seule impuissance. C’est l’autre cheval, calme, posé qui l’a aidé à se relever.

De mon côté, en apnée, j’étais juste incapable de l’aider ou de me calmer.

Respirer m’a permis de garder la tête froide, et d’avoir un ressenti qui permet les gestes sûrs. Merci petit farceur d’avoir semé des indices au-delà de la connaissance technique pour être dans l’action plutôt que la réaction.

Conclusions

Dans notre façon de communiquer, nous nous appuyons sur le langage.


Mais comment communiquer avec un être qui ne possède pas les mêmes tonalités vocales que les nôtres? La réponse est simple : par la respiration et le ressenti, par le geste et le touché.

Le geste et le toucher peuvent encore nous venir plus facilement.

La respiration reste encore un apprentissage. C’est le moyen de communiquer avec nous-mêmes ou avec l’autre que nous utilisons le moins. Fort utilisé dans les arts martiaux c’est un art de vivre et les chevaux peuvent nous l’enseigner. C’est en effet cette capacité de respirer qui leur permet de retourner à ce qui les occupait juste avant un stress. Alors que nous restons à ressasser, en apnée, ce qui s’est déroulé et qui n’est plus.

Le ressenti est un autre moyen de communiquer plus compliqué parce que nous pouvons aller jusqu’à le réprimer. Les chevaux sont nos maîtres en ressenti également.

A l’inverse de nous, ils s’appuient d’abord sur le ressenti et la respiration. Le geste et le toucher viendront ensuite.

Nous sommes tout l’opposé, nous sommes dans le geste et le touché en premier lieu.

La seconde fois en étant dans la respiration j’ai pu me rappeler du fait qu’elle avait des capacités personnelles à se remettre debout toute seule. En restant calme moi-même le coup de pouce qu’il lui fallait de ma part était minime.

Lire notre état de stress et agir dessus avant d’agir sur la situation, cela permet bien des miracles. Et bien sûr le petit farceur m’a bien aidé…

 

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Venez nous rejoindre sur le Cercle de Chevalliance dédié à la subtilité relationnelle, au tact et à la légèreté.

2 réponses

  1. Coucou Florentine , Merci beaucoup pour ce partage que je peux ressentir de toute mes cellules !
    Je te souhaite un confinement le plus resp-irant et insp-irant possible entourée de ton troupeau

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