Il n’y a pas d’apprentissage sans stress.
Le danger c’est de dépasser les limites, et de le constater parfois un peu tard. Quand est-ce que c’est trop ? Quand le corps s’ignore, se coupe, se dissocie, se rend malade pour se faire entendre.
A moins d’être un psychopathe et donc totalement débranché de nos émotions, notre corps perpétue ses messages – si pas le jour parce qu’on lui intime le silence – au moins la nuit.
Oui bien sûr, nous sommes construits pour faire face au stress. Un stress momentané que nous pouvons gérer. Ce sont les stress répétitifs qui entraînent des dérives psychologiques et des malaises sociaux que les chevaux peuvent remarquablement accompagner.
Comment et pourquoi un cheval?
Les chevaux accompagnent admirablement sur deux volets spécifiques que nous partageons avec eux.
La première est la mise en commun de l’hypervigilance – ce nouveau comportement que la vie qui va vite nous apporte tous les jours par différents canaux sensoriels! – qui nous lie naturellement aux chevaux.
L’hypervigilance permet aux chevaux de détecter le moindre bruit, la moindre odeur étrange ou le plus petit mouvement suspect, qui pourraient indiquer un danger potentiellement mortel.
Cette compétence de lecture précise de leur environnement permet de détecter le comportement et l’intention des autres. Cette hypervigilance se retrouve chez les personnes souffrant de syndrôme dépressif post traumatique comme chez les personnes ayant vécu des situations hors de la norme telles les personnes abusées, les personnes harcelées ou les soldats au combat.
Si l’accompagnement des chevaux est si efficace c’est parce que ces victimes vont retrouver chez le cheval un comportement identique au leur. Les risques psycho-sociaux en entreprises et le burn-out sont des états d’épuisement que certains chevaux connaissent également fort bien. Cette mise en commun de sensations offre un sentiment de sécurité, un sentiment de compassion, qui permet une guérison réelle des traumatismes.
La seconde est la grégarité des chevaux. La grégarité donne un sentiment d’appartenance. Les chevaux vivent une vie en groupe dont l’harmonie est la seule condition de survie. En effet un groupe où l’entente est inexistante verra sa destruction à terme. Cette dynamique de groupe est intrinsèquement liée au besoin fondamental des chevaux de se lier les uns aux autres.
Le cheval est littéralement câblé pour entrer en relation. Cette compétence implique énormément de bienveillance, de générosité, de tolérance et de non jugement. Etre en contact avec un cheval permet d’aller découvrir la signification de tous ces signaux corporels mis sur pause par le mental. Ce mental qui transforme parfois le stress en sport de compétition de haut niveau. Ce mental qui nous coupe de notre humanité.
Le respect de soi permet à des milliers d’hommes et de femmes (d’enfants aussi) de pouvoir retrouver une vie normale. Après avoir participé – souvent à son corps défendant – à des avancées géographiques le cheval par aujourd’hui à la conquête de nos territoires intimes.