Le terme autorité possède un aspect rigide qui fait qu’on lui préfère bien souvent le terme anglais de « leadership » … surtout qu’il arrange tout le monde car on ne sait pas très bien ce qu’il recouvre !
Toute structure que cela soit un troupeau de chevaux ou une entreprise requiert une autorité. L’autorité est exercée par un patron ou un leader qui a pour rôle de guider vers un objectif tout en tenant compte de sa réalité et de sa faisabilité. Cela implique une capacité de faire face, d’oser, de prendre des risques et de reconnaître ses limites et ses erreurs.
Découvrir la manière dont je dirige s’est fait au fil des ans. Quand je me sentais vulnérable j’ai eu tendance à exercer une autorité rigide ce qui m’a fait rencontrer une résistance proportionnelle de l’autre côté. J’ai appris à m’assouplir, à découvrir comment adapter ma communication.
Depuis dix ans, j’accompagne des entreprises sur le thème de leadership, je forme des personnes à devenir équicoachs et je mène un troupeau de quatre chevaux.
Les chevaux en tant qu’animaux de proie ont une hyper sensibilité de lecture de notre langage non verbal et de nos intentions qui nous permet d’apprendre comment et ce sur quoi nous communiquons vraiment. Ils nous permettent de découvrir par le ressenti ce qu’est la noblesse d’un leader décrite par la philosophe Ariane Bilheran : «Contrairement au pouvoir, à la domination, à la contrainte, l’autorité vise l’autonomie progressive de celui qui en bénéficie.»
Voici les cinq ingrédient clés de l’autorité :
- la formation continue pour apprendre
- poser ses limites de responsabilité pour éviter le burn-out
- rappeler les fondamentaux
- aider à faire sens
- aider à faire grandir
A la tête de ma propre entreprise je sais que le chef ne sait pas tout – raison pour laquelle je continue d’apprendre dans la notion de cette construction du lien au travers du langage non verbal et de l’intelligence émotionnelle – je vous en parlerai dans un autre article.
Apprendre aussi que le chef n’est pas le seul responsable – autrement dit que les participants de mes séminaires et les stagiaires aspirant à devenir équicoachs sont responsables d’eux-mêmes a assoupli ma vision du leadership et m’a permis d’éviter un burn-out par souci de perfection et d’hyper responsabilité déplacée.
Reconnaître mes limites, mes interrogations et mes incompétences a été pour moi la seule possibilité pour être dans cette fameuse fluidité, cette adaptation au changement qui se rappelle à mon quotidien dans chaque rencontre.
L’idéal que je souhaite transmettre au travers de mon expérience avec les chevaux et les humains est l’exercice d’un leadership exercé de façon souple, au bon moment avec la bonne personne. Cette fameuse maxime anglaise « the right man at the right place » est tout à fait alignée (la bonne personne au bon endroit).
Un idéal où le patron, le leader, le guide est celui qui rappelle les fondamentaux, il aide à faire sens et à faire grandir chacun. En tant qu’humain nous pouvons nous empêtrer dans les autorité de fonction, de compétence, et charismatique alors que l’essence du patron sera plutôt charismatique. Ce qui laisse à chacun son autorité de compétence et/ou de fonction.
Mon rôle en tant qu’équicoach est d’aider à entraîner l’exercice de cette autorité. Nous ne sommes pas spontanément formé au leadership. Cela exige des compétences de communication, en particulier sur les sujets difficiles, prendre des décisions parfois tranchantes et rapides, apprendre à prendre des risques et démêler des conflits…
Je vous laisse sur le témoignage d’un participant au terme d’une journée sur le thème du leadership (vous pouvez aller consulter les témoignages sur mon site: Chevalliance) et qui dit ceci :
Le point fort de cette journée a été d’être sensibilisé à la différence entre l’autorité et le pouvoir. Le premier étant plutôt tributaire de mon quotient émotionnel.